Troisième Conférence Internationale Africaine (Ghana 2005) : "Faire avancer le développement de la petite enfance en Afrique"

Soumis par ADEA le ven 02/01/2015 - 21:56

Si le jeune enfant est bien au centre de notre attention, nous savons que pour pleinement développer toutes ses potentialités il a besoin de soutien à trois niveaux :premièrement, son environnement familial et social ; deuxièmement, l’existence de services essentiels de base de qualité susceptibles de répondre à ses besoins et ses droits ; troisièmement un environnement politique favorable. C’est pourquoi la Troisième Conférence Internationale Africaine sur le développement de la petite enfance s’est concentrée sur trois thèmes principaux :

  1. garantir des pratiques de soins efficaces dans la famille et dans la communauté,
  2. garantir l’accès et l’utilisation de services de base de qualité,
  3. garantir un environnement politique favorable.

Selon le rapport de la réunion, "Un résultat attendu de la rencontre d’Accra, c’est un engagement politique accru en faveur du développement de la petite enfance en Afrique qui facilitera l’accélération des actions au niveau des pays et encouragera l’intégration du DPE dans les autres processus de développement tels que la planification PRSP, EPT, SWAP et NEPAD" (Avant-propos).

Tous ces thèmes ont été développés par plusieurs chercheurs et praticiens basés en Afrique et ailleurs et ont contribué à l’évaluation de la situation dans la région ainsi que la formulation des recommandations les plus importantes pour aller de l’avant.

C’est sur cette base que le Groupe de travail a développé pour la première fois (2006), un "Plan d’action stratégique régional" avec cinq points :

  1. plaidoyer au niveau politique,
  2. stratégie de communication régionale,
  3. mise en réseau et partenariat,
  4. renforcement des capacités,
  5. soutien des politiques nationales.

Ces stratégies sont en rapport avec diverses activités, qui sont mises en oeuvre par le Secrétariat, le Comité Directeur et les partenaires au niveau national.

A la suite de la rencontre du Ghana, le Groupe de travail a réussi son plaidoyer (commencé à la Biennale de l’ADEA à l’Ile Maurice en 2003) en faveur de la tenue d’une Session spéciale DPE à la Biennale de l’ADEA en 2006. Voici quelques-uns des défis identifiés par les ministres de l’Education et les ministres responsables du développement de l’enfant, du bienêtre familial, des droits de l’enfant, à leur rencontre de Libreville, au Gabon, an mars 2006 :

  • mauvaises conditions physiques et sociales des jeunes enfants en Afrique sub-saharienne ;
  • obstacles au développement général de l’enfant exacerbés par la pandémie du VIH et les situations d’urgences, tant créées par l’homme (conflits du Darfour) que naturelles telles que les cyclones et la sécheresse (Madagascar et Niger) ;
  • pas d’accès aux services de base de qualité pour les jeunes enfants, en particulier dans les milieux défavorisés (banlieues, zones rurales) ;
  • capacité limitée des parents vivant dans des situations de pauvreté et de conflits lorsqu’il s’agit de répondre aux besoins essentiels de leurs enfants ; expériences négatives des parents relatives au système éducatif ;
  • difficulté du passage du foyer et des services du préscolaire, la où ils existent, vers les écoles primaires ;
  • taux élevé d’abandon ;
  • effectifs surchargés ;
  • langue d’enseignement ;
  • limitations des relations entre l’école et la communauté ;
  • engagement parental limité et participation communautaire limitée.

En réponse à quelques-uns de ces défis et en s’inspirant des réussites et des bonnes pratiques développées à ce jour dans plusieurs pays d’Afrique sub-saharienne, les participants ont mis l’accent sur un certain nombre de stratégies prioritaires qu’ils voudraient voir développer au cours des cinq prochaines années. Ils croient qu’on assiste actuellement à la naissance d’une nouvelle génération d’Africains. Elle doit faire face à beaucoup de nouveaux défis dans un monde en rapide développement, avec le VIH/sida et d’autres désastres causés par l’homme en plus des catastrophes naturelles. Il faut que l’Afrique avance plus vite en comptant sur une série d’activités qu’elle a commencé à développer au cours de trois ou quatre dernières décennies.

Ils notent avec beaucoup d’intérêt que vingt-deux pays ont exprimé leur intérêt. Onze de ces pays, et parmi eux quelques-uns des plus pauvres au monde, tels le Tchad et le Niger, ont mis en place des politiques et développent des plans stratégiques pour résoudre le problème des soins et de l’éducation pour plusieurs millions de leurs enfants âgés de un à huit ans, qui sont parmi les plus vulnérables que l’on puisse trouver dans n’importe quel programme national.

Ils ont identifié cinq stratégies principales :

  1. plaidoyer, mobilisation et participation pour ledéveloppement durable ;
  2. renforcement des capacités des institutions et du personnel qui y travaille, à l’aide de la formation et du développement de matériel de support ;
  3. suivi et évaluation pour le dialogue approfondi sur les politiques et développement de politiques à suivre ;
  4. recherche-action en vue de tester et de développer des approches plus efficaces et efficientes au service des jeunes enfants ;
  5. mobilisation des ressources.

 GTDPE Perspectives Les années à venir : le plan d’action stratégique régional (2006-2010)

  • Poursuivre le plaidoyer en vue de la mobilisation du soutien politique et public pour placer le DPE sur l’agenda du développement de l’Afrique et des pays africain.
  • Améliorer les activités de partenariat et de mise en réseau.
  • Soutenir et renforcer les réseaux DPE nationaux émergents.
  • Faciliter la recherche, l’accumulation et l’échange de savoir.
  • Recensement des universités offrant des programmes DPE en Afrique.
  • Poursuite du soutien aux initiatives en matière de renforcement des capacités DPE.
  • Continuer à encourager la revue, le développement, la mise en oeuvre et le suivi des politiques nationales.
  • Identification d’une institution en Afrique susceptible de fournir une base administrative pour le groupe de travail.

Nouvelle base, nouvelles étapes

A la réunion annuelle du Groupe de travail de 2006, il a été décidé que, au regard des forces du réseau en ce moment précis, il était temps de se pencher sur deux nouvelles étapes importantes :

  1. Devenir indépendant de l’ADEA en tant que Groupe de travail : la principale raison en est qu’en devenant indépendant, nous mettons l’accent sur le fait que l’approche DPE est multisectorielle et ne concerne pas seulement les ministères de l’Education. Il reste entendu que nous gardons nos relations avec cette organisation, car il s’agit là de notre meilleur lien avec les ministères de l’Education en Afrique.
  2. Disposer d’un secrétariat réel, et non virtuel, basé en Afrique ainsi que d’un nouveau président pour le Groupe de travail : Pour franchir cette nouvelle étape, les Termes de Référence de la nouvelle institution d’accueil ont été communiqués à tous les membres du réseau et des choix ont été opérés sur la base d’un  processus participatif au cours duquel le Comité Directeur a choisi "Save the Children, US" et son agence régionale basée à Nairobi comme Secrétariat. L’UNESCO- Breda, basé à Dakar, assure la nouvelle présidence. Avec ce choix, on s’assure que la région Afrique de l’Ouest et du Centre et la région Afrique australe et de l’Est sont bien représentées par les deux organes, ainsi que les pays tant anglophones que francophones des deux régions. Ces choix ont été approuvés à la réunion annuelle de 2007, qui s’est tenue à Mombasa (Kenya), en novembre et constitue une étape importante de l’histoire de Groupe de travail.

Attendance:

Plus de 300 participants, représentant 35 pays africains, dont 50 ministres de divers secteurs.